Légitimer une action publique

Date: Upcoming event
Nbr of participants: X people

Language: Français

Comment rendre légitime un projet / une action soutenable face à ceux qui en sont les cibles (usagers et citoyens) ? Comment renforcer l’empowerment citoyen ?

La légitimité est un accord tacite et consensuel créé de manière interactionnelle entre individus en situation, à partir de fondements légaux (droit) ou éthiques (morale). La légitimité se rapporte à la notion de reconnaissance mutuelle.

Concernant la ville durable, des questions de reconnaissance se posent à travers  les inégalités socio-spatiales (éloignement des centres des définis indésirables) et la non-reconnaissance des sans-voix. La revendication de cette reconnaissance peut s’effectuer en investissant le système politique (créer un parti politique) ou les dispositifs mis à disposition des citoyens par les autorités (la démocratie participative), voire par l’action (communication non violente, auto-organisation, projets collectifs locaux), trois stratégies qui se renforcent mutuellement.

Il s’agit d’inclure le citoyen au sein de la gouvernance, de reconnaître son expertise et son droit à la parole :

  • Consulter : écoute des attentes citoyennes sans infantiliser
  • Concerter : chercher l’implication de chacun comme ressort de l’action locale
  • Co-construire : responsabilisation de chacun vers l’intérêt général
  • Politique du bon sens et volonté politique
  • Accroître le pouvoir d’agir des citoyens (processus d’intelligence collective)
  • Reconnaître les ressources et systèmes de contraintes des parties prenantes
  • Mettre en place des lieux et moments de gouvernance participative

Les limites à la gouvernance participative sont nombreuses et diverses. Elles dépendent :

  • Des instruments de la participation qui définissent un degré de délibération démocratique, mais des dispositifs et démarches d’intelligence collective permettent d’y pallier
  • Du background socioculturel, de l’acculturation à la démarche de participation car les élites sont formées par un système compétitif menant à une arrogance systémique vis-à-vis de la parole citoyenne, et les citoyens ont perdu confiance envers les élites
  • Des effets produits par la participation et d’une non implication citoyenne relative au consumérisme politique, sans vouloir en prendre part (ou en s’y auto-excluant)
  • D’une communication partielle qui amène à un partage non optimal des informations donc à des conflits potentiels

Les conflits potentiels sont liés au fait que la légitimité peut être accordée à certains groupes de citoyens qui sont organisés, face à des sans-voix n’ayant pas les moyens ou ne se pensant pas des ayant droit à la parole publique. De même, des contributions citoyennes ne sont pas prises en compte politiquement, menant à une perte de confiance envers le politique et à une fatigue de la participation.

De fait, des questionnements se posent :

  • Comment assurer une implication citoyenne dans la prise de décision politique ? Quel degré d’implication des citoyens (de l’information à la co-construction) ? Quelle temporalité de leur implication (en amont des politiques publiques jusqu’à l’évaluation a posteriori) ?
  • Comment renforcer l’engagement citoyen et reconnaître cette expertise face à une information parfois lacunaire et à une contribution parfois instrumentalisée (et non prise en compte) ?
  • Comment accompagner la légitimité citoyenne d’une stratégie politico-urbaine ?

Intervient alors le rôle des tiers, des médiateurs pour éviter la réalisation de quelques intérêts particuliers, tels les maîtres d’usage. Un autre enjeu semble lié à la formation des subjectivités démocratiques à l’école (face à la pédagogie autoritaire menant à une passivité et à une sélection des performants) pour favoriser l’initiative citoyenne et former au débat.