Résultats
Enjeux locaux
Région de Drechtsteden (Pays-Bas)
Région des Marches (Italie)
Grand Reims (France)
Région urbaine de Zagreb (Croatie)
Région de Mahiliou (Biélorussie)
Valeur de la participation publique
La prise de conscience et la reconnaissance officielle de la nécessité d’inclure différentes parties prenantes au processus de prise de décision se sont considérablement accrues. Les transformations du paysage associent une régulation verticale et des initiatives émergentes. La régulation verticale est basée sur le patrimoine esthétique et a développé une approche locale visant à concilier protection et développement. Les élus se considèrent comme légitimes pour prendre les décisions. Les processus participatifs varient en fonction de l’ampleur des projets. Le premier défi est le libre accès à l’information sur les transformations territoriales. La gouvernance du paysage urbain est compliquée par le fait que les participants ne constituent pas un groupe homogène…
La prise de conscience et la reconnaissance officielle de la nécessité d’inclure différentes parties prenantes au processus de prise de décision se sont considérablement accrus. Les transformations du paysage associent une réglementation verticale et des initiatives émergentes. La réglementation verticale est basée sur le patrimoine esthétique et a développé une approche locale visant à concilier protection et développement. Les élus se considèrent comme légitimes pour prendre les décisions. Les processus participatifs varient en fonction de l’ampleur des projets ; le premier défi est le libre accès à l’information sur les transformations territoriales. La gouvernance du paysage urbain est compliquée par le fait que les participants ne constituent pas un groupe homogène.
Le développement du paysage rural montre des exemples de responsabilités publiques envers les citoyens. La participation réelle de certains groupes reste un défi (souvent, les mêmes acteurs participent : des milieux socio-économiques bien éduqués ont tendance à s’engager de manière intensive). De plus, impliquer des personnes tôt dans le processus permet de les motiver car elles perçoivent l’influence possible de leur opinion sur la prise de décision. Cependant, il y a un vrai manque de confiance envers les institutions, ce qui rend difficile l’intérêt des parties prenantes parce que leurs voix ne sont pas forcément prises en compte et elles ne font pas confiance au processus en lui-même.
Les savoirs locaux et la participation publique ne sont pas encore sérieusement pris en compte, et parfois la procédure participative est utilisée pour justifier des choix gouvernementaux. Il y a tout de même des signes de décentralisation du pouvoir. En ce qui concerne les problèmes du paysage à l’échelle mondiale, il existe une réelle collaboration entre les institutions locales et nationales, mais un fossé persiste entre les objectifs nationaux et les problèmes locaux. En Italie, la région toscane a adopté une loi qui définit qui peut participer et qui garantit la participation et la méthodologie à suivre. Le risque réel est que cela se transforme en procédure obligatoire.
En France, les observatoires photographiques impliquent des acteurs institutionnels et locaux. Des outils de gestion du paysage ont été développés tels que les « Atlas des paysages régionaux » et les « Plans paysage » aux niveaux locaux et intercommunaux. Ils permettent de faire travailler ensemble les principales parties prenantes : chercheurs, fonctionnaires, opérateurs économiques, associations, etc. Les plans d’aménagement paysager requièrent une gouvernance spécifique – assurée par un comité de pilotage et un comité technique – pour décider avec les habitants les paysages à protéger ou aménagements à effectuer pour les faire évoluer.
Intensifier ce type de dialogue avec les citoyens est un moyen de modifier les comportements et de sensibiliser davantage à la biodiversité et aux changements climatiques. De leur côté, les paysagistes concepteurs développent des processus de médiation avec les habitants, à travers des rendus collectifs. Il en est de même pour des entrepreneurs et aménageurs qui créent des partenariats face à des intérêts communs. Le paysage est donc un moyen d’exprimer des conflits implicites ; cela aide à connecter les acteurs, les échelles et les objets. L’agriculture urbaine montre que les pratiques de compréhension et de planification changent avec le temps. Ce changement implique des processus d’apprentissage, dans lesquels les expériences de co-création fonctionnent comme des outils proactifs pour un meilleur accès aux avantages environnementaux et une meilleure distribution de ceux-ci.
Mise en œuvre de la Convention européenne du paysage
Les enjeux paysagers mentionnés sont des problèmes urgents qui prévalent dans différents contextes géographiques en Europe, mais chaque contexte paysager fait face à des enjeux régionaux spécifiques en fonction de l’environnement socio-spatial. S’attaquer à ces problèmes et trouver des moyens de gérer les conflits d’intérêts liés à l’utilisation des terres dans les paysages européens ont été les raisons qui ont poussé à délibérer et à définir la Convention européenne du paysage (CEP). La convention a depuis été ratifiée par 39 pays européens (mais pas par la Russie).
Les enjeux paysagers mentionnés sont des problèmes urgents qui prévalent dans différents contextes géographiques en Europe, mais chaque contexte paysager fait face à des enjeux régionaux spécifiques en fonction de l’environnement socio-spatial. S’attaquer à ces problèmes et trouver des moyens de gérer les conflits d’intérêts liés à l’utilisation des terres dans les paysages européens ont été les raisons qui ont poussé à délibérer et à définir la Convention européenne du paysage (CEP). La convention a depuis été ratifiée par 39 pays européens (mais pas par la Russie).
De fait, plusieurs interviewés n’étaient pas au courant de l’existence de la CEP. Seul l’esprit de la CEP est familier. Cependant, la CEP est en partie considérée comme l’un des principes directeurs des législations étatiques. En mettant cela en œuvre, le gouvernement veut combiner et simplifier les réglementations concernant les projets territoriaux et les lois environnementales. La législation actuelle est trop complexe pour divers acteurs. Par exemple, le traité permet de distinguer la « protection du paysage » et l’« amélioration du paysage ».
Les citoyens joueront un rôle plus important à l’avenir dans le processus décisionnel en matière de paysage. Le principe de décentralisation de la prise de décision en matière d’environnement et de planification entraîne un transfert des responsabilités du niveau national au niveau des provinces et des municipalités. Toutefois, les processus de consultation ne sont pas fluides et certaines municipalités estiment que les recommandations de l’UE ne sont pas applicables à leur niveau, en raison d’un manque de ressources financières, techniques ou humaines. Chaque année, un séminaire européen sur la mise en œuvre de la CEP permet de partager des idées, des pratiques, des expériences et des réalisations.
Du point de vue des chercheurs en paysage et des ONG, la CEP est considérée comme une description précieuse de la manière dont les paysages doivent être compris et régis. Cependant, une critique principale concerne son étendue et son statut non contraignant, sans fixer de sanctions. La CEP est en fait une loi souple reposant sur l’adhésion « volontaire » d’États ; elle est surtout perçue comme une référence culturelle. En ce sens, la CEP peut même aller à l’encontre des objectifs de protection et de reconnaissance des valeurs et des services (écosystémiques) des paysages (verts).
Outils de prise de décision
Ces outils d’aide à la décision sont destinés aux élus et aux aménageurs afin d’améliorer la qualité des paysages et la qualité de vie des habitants.
Axes de recherche
Méthodologie du WP1
Pour le WP1, l’approche était axée sur une analyse de la littérature académiques et de rapports institutionnels, en sus d’une série d’entretiens auprès d’experts. Afin d’identifier les principales parties prenantes, nous avons mené une analyse en deux étapes. Premièrement, nous avons consulté la littérature scientifique contemporaine sur le paysage et la prise de décision en matière de gouvernance du paysage.
Pour le WP1, l’approche était axée sur une analyse de la littérature académiques et de rapports institutionnels, en sus d’une série d’entretiens auprès d’experts. Afin d’identifier les principales parties prenantes, nous avons mené une analyse en deux étapes. Premièrement, nous avons consulté la littérature scientifique contemporaine sur le paysage et la prise de décision en matière de gouvernance du paysage. A partir de ces informations, nous avons mené une série de 49 entretiens avec des experts. L’équipe a élaboré un guide pour les entretiens semi-directifs. Ce guide contient des questions ouvertes et fermées concernant :
1) les principaux enjeux et développements en matière de gouvernance des paysages urbains ;
2) les processus de prise de décision et la participation des parties prenantes ;
3) la valeur de la participation des parties prenantes et des citoyens dans la gouvernance du paysage urbain ;
4) la mise en œuvre et l’adoption de la Convention Européenne du Paysage ;
5) l’identification de nouveaux documents pertinents et des parties prenantes.
Au-delà de l’analyse des parties prenantes, l’équipe du projet a également trouvé nécessaire d’élaborer un état de l’art des concepts et théories indispensables pour cette recherche, tels que la qualité du paysage, les politiques du paysage, l’approche intégrée des paysages urbains, la perspective de la transition durable, la gouvernance de la transition, la participation publique ou la gouvernance intégrée du paysage (planification adaptative, laboratoires de la vie urbaine et recherche coproduite).
Ressources :
Méthodologie du WP3
Pour le WP3, l’approche a été divisée en 2 parties. La première partie concernait l’analyse des régions urbaines, en s’appuyant sur les résultats des WP1 et WP2. Il s’agissait d’analyser le développement urbain de chaque région d’étude à travers notamment des données cartographiques et rapports institutionnels. Sont alors mises en avant les transformations urbaines majeures et les relations entre les dimensions rurales et urbaines.
Pour le WP3, l’approche a été divisée en 2 parties. La première partie concernait l’analyse des régions urbaines, en s’appuyant sur les résultats des WP1 et WP2. Il s’agissait d’analyser le développement urbain de chaque région d’étude à travers notamment des données cartographiques et rapports institutionnels. Sont alors mises en avant les transformations urbaines majeures et les relations entre les dimensions rurales et urbaines. L’analyse morphologique du continuum urbain-rural est effectuée à travers un transect photographique. Elle est mise en relation avec les législations significatives et stratégies urbaines des édiles locaux pour comprendre l’écart entre les visions politiques des régions urbaines et les principaux défis locaux. La seconde étape consistait en une analyse de deux études de cas par région urbaine. Les cas sélectionnés se situent dans un contexte (péri-)urbain, reflètent des problèmes concrets en termes de végétalisation urbaine dans le cadre de la transition à la durabilité, sont relativement informés (disponibilité des données pour analyser le processus de prise de décision), impliquent une diversité d’acteurs dans le processus de prise de décision et nécessitent une variété de connaissances. Pour chaque cas d’étude, le processus de mise à l’agenda politique est décrit et cartographié pour mettre en lumière les problèmes précoces, la manière dont les autorités locales collectent des informations sur la qualité du paysage urbain et comment cette information est utilisée (ou non), notamment les connaissances locales à travers des procédures participatives. Cette compréhension a été effectuée en articulant les données issues de la documentation des cas d’études et des entretiens menés avec des parties prenantes (autorités locales, aménageurs, associations, etc.). Les transformations de ces cas d’études ont été ensuite évaluées par des indicateurs sélectionnés dans l’outil QLand / QLife en lien avec les résultats du WP2. Il s’agissait alors de comprendre les conditions de la transition à la durabilité dans une situation.
Ressources :
Méthodologie du WP2
Le WP2 aborde les questions suivantes : Comment les parties prenantes évaluent-elles la qualité des paysages urbains dans leurs régions respectives, en particulier la dynamique du vert, du rouge, du gris et du bleu ? Quels points de vue peuvent être articulés sur les transformations du continuum rural-urbain et que peut-on apprendre de la comparaison des connaissances régionales ?
Le WP2 aborde les questions suivantes : Comment les parties prenantes évaluent-elles la qualité des paysages urbains dans leurs régions respectives, en particulier la dynamique du vert, du rouge, du gris et du bleu ? Quels points de vue peuvent être articulés sur les transformations du continuum rural-urbain et que peut-on apprendre de la comparaison des connaissances régionales ?
Le projet utilise la technique de la grille de répertoire articulée à une analyse statistique pour identifier la gamme des points de vue. La grille de répertoire est une technique d’enquête bottom-up qui évite d’interroger l’interviewé de manière trop directive (Kelly 1955 ; Fransella et al. 2004 ; Dunn 2001). L’objectif est d’articuler les dimensions sous-jacentes à travers lesquelles les parties prenantes évaluent leur environnement immédiat. Les entretiens se focalisent sur la comparaison de triades d’éléments. Le projet Smart-U-Green utilise des photos représentant des éléments de paysages urbains typiques (Vasileiadou et al. 2013). La question principale est la suivante : quels sont les deux éléments similaires et en quoi sont-ils différents du troisième élément ? En répondant à cette question, les personnes interrogées expriment des constructions bipolaires, telles celles fabriquées par l’homme (naturel, sain, malsain, bons souvenirs, etc.). Lorsque l’interviewé a élaboré environ 10 à 20 constructions, il sélectionne les trois qu’il considère comme particulièrement pertinentes pour évaluer les transformations du paysage urbain. Le résultat de l’analyse statistique représente un nuage de points qui permet de visualiser la distance entre les éléments telle que perçue par les personnes interrogées. Les grappes d’éléments constituent un point de vue qui nécessite une interprétation à l’aide des données qualitatives.
Les résultats ont été entrés dans la version 25 SPSS Statistics. Les résultats des évaluations de l’ensemble des photos ont été définis en tant que variables dans les ensembles de données SPSS. Par conséquent, la variable 1 est l’évaluation des 18 photos par le participant 1 lors de sa première construction, etc. Une interview a été exclue en raison de données manquantes, les interviews restantes n’incluaient pas de valeurs manquantes. En tant que tel, il n’existe pas d’échelle universelle utilisée par les répondants pour évaluer les éléments. La dimension des données a été réduite à l’aide de l’analyse des correspondances multiples (ACM). L’analyse ACM divise les 18 photos en sous-groupes homogènes. Les évaluations subjectives des personnes interrogées sont considérées comme homogènes lorsque les images sont classées dans les mêmes sous-groupes (catégories IBM SPSS 25). L’évaluation de deux constructions par participant a été définie en tant que variable d’analyse, tandis que les images ont été définies en tant que variables d’étiquetage. Une catégorie commune de lots a été créée, donnant un lot bidimensionnel des photos 1 à 18. Les images qui sont évaluées de la même façon par les participants sont indiquées par des points proches les uns des autres, les points écartés indiquant un contraste dans l’évaluation (Van de Kerkhof et al. 2009). Une ACM a été réalisée pour chaque région et une autre ACM a été réalisée en incluant les résultats de toutes les régions.
Ressources : Images utilisées pour le WP2
Rapports du projet Smart-U-Green
Rapport du WP 1
Gouverner des points de vue conflictuels dans les transformations du continuum rural-urbain
Février 2019